L’estime de soi … dimension impalpable de notre personnalité dont nous n’avons pas toujours conscience. Et pourtant, fondamentale car basé sur la Confiance en soi, la Vision de soi, et l’ Amour de soi.
Amour de soi: amour de soi inconditionnel, avec cette petite voix en nous qui dit que nous sommes dignes d'amour et de respect, et cela indépendamment de nos performances. C est l'élément le plus intime de l'amour de soi. Vision de soi: ce regard que l'on porte sur soi, non pas sur des éléments factuels, réels, mais bien sur cette conviction intime que nous sommes porteurs de qualités ou des défauts, de ressources ou de limitations. C'est cette partie qui permet d'oser mener à bien des projets perso. Confiance en soi: faculté de penser que l'on est capable d'agir de manière adéquate dans les situations importantes. Indispensable, la confiance en soi autorise les actes qui, eux mêmes, maintiennent ou développent l'estime de soi.
Ces éléments ont un lien d’interdépendance.
Selon les auteurs, chercheurs, il y a deux courants: ceux qui pensent qu’ il y a l’ Estime de soi, générale. Et d’autres, qu’ il y a des Estimes de soi: par exemple l’une portant sur le professionnel, qui n’ est pas du tout la même que celle portant sur la vie sentimentale, ou sur la vie familiale. Cependant, un succès ou un échec dans un domaine aura tendance à influencer les autres.
Deux facteurs influençant nourrissent l’Estime de soi: le sentiment d’être aimé et le sentiment d’être compétent.
Basse Estime de soi
C’est un handicap dès lors que l’on est amené à parler de soi, car l’image de soi peut être floue: avec un filtre empreint de sagesse ou de prudence qui empêche de parler de soi de manière trop affirmée. Le sujet manque de conviction. Allant même, parfois, jusqu’à modifier son discours en fonction de la situation ou des personnes en face, par soucis d’approbation sociale.
Cette image floue découle de la méconnaissance de soi-même. Le sujet en arrive à se calquer sur les autres, plutôt qu’à construire ses propres expériences. Toutefois, il est bon de se remémorer que la manière dont on parle de soi est différente d’une région à une autre, d’une culture à l’autre. Cette manière de communiquer reflète les états internes et est bien souvent contagieuse. Contagieuse autour de soi et en soi: plus nous avons de doutes, plus nous avons du mal à nous prendre en main. En prenant des décisions, on rentre dans un élan d’actions, et l’Estime augmente. Pas d’hésitation, de tergiversation.
La prise de décision est délicate lorsque l’Estime de soi est basse: face à un dilemme, la peur de se tromper s’installe. Comme si il y avait un bon et un mauvais choix, alors que chaque choix offre des avantages et des inconvénients, qu’il est bon de soupeser.
La confirmation par la critique ou par la situation est recherchée chez ses personnes. Afin de justifier leur ressenti, elles cherchent à entendre ce qui ne va pas. Elle se mette en situation de répondre à leur ressenti. Qui n a pas déjà entendu l’autre se plaindre de n’attirer que des personnes toxiques: en réalité, cet individu s’auto-sabote, et ainsi la situation devient exactement celle dont il se plaint. Alors si rien ne va, ce n est pas de sa faute.
Haute estime de soi
La critique est reçue par celui qui a une haute estime de soi, sans qu’il soit submergé par ses émotions négatives. Pour autant, il peut mal l’accueillir, comme une forme de remise en question de qui il est.
L’échec n’est pas un élément limitant pour celui qui a une haute estime de lui. Il y pense mais ne le craint pas. Il agira malgré tout sans perte du sentiment de contrôle. De même en cas de succès, celui ci ne sera pas vécu comme une perte du sentiment de contrôle.
Syndrome de l’imposteur: ayant réussi dans leur domaine, ayant des opportunités, des responsabilités, l’individu ne se demande pas si sa place est légitime, ne redoute pas de commettre une erreur.
Tout est possible !
Notre société occidentale basée sur la performance, la réussite, l’action vante ses profils à haute estime de soi. Persuasion et persévérance! Avoir un basse estime de soi n’est pas forcément un inconvénient.
L’attention portée aux critiques par ces profils en font des personnes acceptées et entourées des autres, qui tiennent compte des conseils partagés. De plus, elles font preuve très souvent d’humilité, de modestie. Contrairement à ceux qui ont une haute estime d’eux qui peuvent à l’excès être suffisants. Mais gare à eux, ils risquent d’être moins vigilants et de s’obstiner à rester sur un chemin qui n’est pas le bon.
Respect des valeurs
En tant que thérapeute, je voies régulièrement des personnes à faible estime de soi, dont l’objectif est d’augmenter ce ressenti. Alors l’important n ‘est pas de savoir dans quelle case le client doit se situer, mais surtout comment il veut s’adapter au monde qui est le sien, au monde qui l’entoure. Il est primordial que le client évolue, tout en respectant les valeurs qui sont les siennes.
Haute estime ou modestie, tout dépendra de vos besoins, de vos projets, de vos ressentis. Quoiqu’ il en soit, que ce soit au cabinet, ou en entreprise, ça se travaille.
Les mécanismes de défenses pour préserver l’estime de soi
Certaines situations particulières mettent à mal l’estime de soi:
- difficulté d’emploi
- aspect physique et critères d’attirance, de beauté
- difficultés relationnelles face à des gens qui en imposent
- les critiques, le sentiment d exclusion
- maladie ou trouble (dépression, dérapage maniaco-dépressif, narcissisme, dysmorphophobie, alcoolisme, traumatisme physique ou psychologique, etc)
Certains comportements viennent rehausser, défendre l’estime de soi, lorsque celle-ci est atteinte, au coup par coup.
Ces mécanismes nous préservent de la pénibilité des ressentis. Plus nous sommes fragiles, plus nous en utilisons, afin de ne pas nous confronter brutalement à la réalité.
Les différents mécanismes:
- évitement/retrait: face à la peur d’échouer.
- déni afin de ne pas aborder le problème.
- projection qui attribue ses propres sensations négatives aux autres.
- fantasme et rêverie pour celui ou celle qui se limite à imaginer la réussite, sans passer à l’action.
- rationaliser permet de reconnaître la problématique mais attribuer les causes à une tierce personne afin de ne pas se remettre en question.
- compensation permet de fuir en s’investissant dans d’autres domaines.
Tout le monde a recours à ses moyens de défense. C’est quelque chose de normal, qui nous permet de nous adapter ponctuellement. Lorsque le recours est permanent, alors il est intéressant d’y prêter attention.
Mais n’allez pas croire que seuls ceux qui ont une faible estime de soi y sont confrontés: Les « Haute estime » passent plus à l’action. Certes, ils ont alors plus de succès mais aussi , potentiellement, plus d’échec. Cela pourrait les impacter mais parfois, pour y échapper, ils vont avoir recours à ces moyens de défense.
- externalisation de l’échec: c’est la faute de quelqu’un d’autre, jamais d’eux.
- autocritique limitée et spécifique: tout est parfait sauf ce point là qui donne lieu à l’échec.
- pas de leçon tirée: si ça n’a pas marché là, ça ira mieux la prochaine fois
D’autres comportements viennent booster l’estime de soi, sans que nous en ayons forcément conscience:
- acheter, cela valorise, flatte l’égo.
- posseder, fait suite à l’achat. Comme une prothèse à l’estime de soi. Beaux meubles, belles voitures, beaux sacs, technologies avancées…
- montrer, si acheter et posséder est bon, montrer permet mettre une couche supplémentaire à l’estime de soi. Ex/ rappelez vous de cette publicité pour les cartes bancaires dédiées aux comptes bien remplis -> « Signe extérieur de vos richesses intérieures »…
- faire des envieux flatte notre enfant intérieur qui a besoin d’être admiré.
- exercer une compétence rare, être unique, un pionner.
- avoir le contrôle d’une situation, gérer.
- dénigrer, se moquer, cette médisance qui fait du bien car elle éloigne la concurrence, avec une forme de snobisme.
- la pêche aux compliments empreinte de fausse modestie, lorsque les faits sont relatés.
Bref ! A des degrés divers, vous vous êtes certainement reconnus. Ce sont des mécanismes et des actes que nous mettons naturellement en place. Une introspection nous permettra d’y voir plus clair pour déterminer s’il s’agit d’un phénomène isolé ou d’un mécanisme permanant.
Sandra Delabarre Hypnothérapeute Rennes