Le client qui pousse la porte de mon cabinet a conscience de son problème: il vit avec, et le subit. Il bataille au quotidien avec sa problématique. Le seul soucis, c’est que plus on lutte plus la problématique prend de la place. Vous savez, un peu du genre « Bon, cette nuit, il faut que je dorme hein… », ou bien « Allez, je suis forte, et je ne cède pas au fromage crémeux qui est dans le frigo ». Est-ce à dire qu’il serait bon de changer en se réconciliant avec soi-même?
Le client qui pousse la porte de mon cabinet à décidé de changer, et ne veut plus faire semblant. Il veut se regarder en face, lui et son problème, main dans la main. Il veut se réconcilier avec lui-même. Et pourtant…
Et pourtant les mots sont durs lorsque le client me décrit ce qu’il traverse. En effet, il s’en veut d’être conscient du problème et de ne pas s’en débarrasser , par sa simple volonté. Et du coup, il se maltraite:
- « Pffff je fume et pourtant, je sais que c est mauvais ! je suis nul ».
- « Je suis trop stressé par l’annonce de ma maladie, alors je tourne en boucle. »
A chaque parole maltraitante, à chaque pensée pleine de jugement, le client fait le lit de sa problématique. Et celle-ci s’imprime de plus en plus en lui. Pourquoi partirait-elle, alors que le terrain lui est propice? Cela devient alors un cercle vicieux…
Et si tout ceci n’était pas une malédiction? Et si il n’était pas question de lutte, de force? Mais uniquement une manière d’aborder le problème, d’angle de vue sous lequel on regarde le problème dont on veut se débarrasser.
Alors s’engage une réunion des parties pour le mieux-être du client, où s’observent les messages envoyés par le corps et l’esprit. L’un et l’autre ne veulent que son bien. Comme cette cigarette qui, adolescent, lui servait à intégrer le groupe des gens cool. Et qui aujourd’hui, bien qu’elle soit non désirée, reste incontournable à la pause, en soirée, en période de stress etc… ce fameux bénéfice secondaire derrière tout problème. Dès lors que l’on comprend ce bénéfice secondaire, les choses deviennent logiques! « Je suis tellement stressé avant un examen, c’est nul » devient alors « Avant un examen, le stress me donne encore plus d’élan pour continuer à travailler, pour réussir ». Ah… de suite, ça ne sonne pas de la même manière. Et ainsi il devient possible de mieux s’accepter, de faire la paix et d’entamer la route du changement avec bienveillance envers soi.
Lors de ma dernière formation, je me suis intéressée à la PNL (Programmation NeuroLinguistique). J’y ai découvert à quel point, parfois, nous nous auto sabotions. Pour quoi? Pour garder ce bénéfice secondaire ou cette utilité. Alors désormais, le client qui vient au cabinet, qui a conscience de son problème, qui ne veut plus faire semblant, répond à des questions précises.
Qu’est ce que vous voulez changer? Que voulez vous gagner, ressentir à la place? Et quel serait l’inconvénient à ce que ce problème s’en aille? Oui vous avez bien lu: si il y a un bénéfice secondaire établi ou bien une utilité particulière alors, il y a de fortes chances que ça présente un problème lorsque ce ne sera plus là… Alors on peut commencer à travailler et à gratter le vernis, pour laisser apparaitre non pas LA vérité, mais UNE vérité. En l’ occurrence, cette vérité qui est celle du client à cet instant. Changer en se réconciliant avec soi-même… « Lorsque tout est gris, déplace l’éléphant » (Proverbe indien), tu verras à quel point le monde est différent.

« Prenez un instant pour imaginer que vos problèmes vous veulent du bien, qu’est ce que cela changerait dans votre vie? » (Vos problèmes vous veulent du bien – Valérie Roumanoff- Ed Larousse. P17)